Allez c'est la fin de saison et je partage mon compte-rendu de la finale des rallyes.
Petit (non, en fait c'est long! désolée
) compte-rendu de ce we!
Nous voilà à Villecomtal dans l'Aveyron pour le rallye du Dourdou, la finale du championnat.
La particularité de ce rallye est que l'étape de nuit se déroule avant celle de jour. Et les boucles de liaison ne sont pas les mêmes pour les 2 étapes.
On s'élance pour l'étape de nuit donc le vendredi soir vers 21H30, j'ai déjà les yeux piquants de fatigue et de sommeil car les jours d'avant ont été très intenses mais il faut rester réveillés. On a oublié de fixer la lampe sur mon casque du coup je dois la tenir à la main pour éclairer le compteur, tout en tenant le roadbook et en essayant de me tenir moi même dans le panier, pas évident étant donné que les routes sont défoncées, ça tourne et ça saute de partout
!
Dans un virage à gauche couvert de gravillons on fait un petit tout droit et on manque de se sortir, apparemment vu les traces on n'est pas les premiers, certains ont du tomber déjà à cet endroit.
Dans les spéciales on attaque mais pas trop, on veut surtout assurer et arriver au bout.
Notre peur pour cette étape est de tomber en panne, on est tellement habitués à avoir des problèmes mécaniques qu'on ne savoure pas vraiment le moment car on serre les fesses au moindre voyant allumé, on veut absolument passer la ligne d'arrivée car on sait qu'il nous manque 9 points pour nous assurer le championnat. C'est pourquoi lorsque nous arrivons au dernier CH de la scierie à l'entrée de Villecomtal et que je dis à Bruno « bon ben voilà je crois qu'on l'a fait » il ne trouve pas mieux que de verser une larme derrière sa visière. Voilà à l'issue de l'étape de nuit nous savons déjà que nous sommes champions de France
Après ça l'excitation est si forte que nous avons du mal à fermer l'oeil, pourtant après 4H de sommeil on doit repartir pour la plus longue étape : celle de jour, avec 3 boucles qui sont longues et fatigantes. C'est vraiment dur d'émerger et dès la 1ère boucle la fatigue physique se fait sentir et on se demande comment on va pouvoir arriver au bout de la journée
!! Bruno a mal partout, aux bras, au coude, aux pieds, et baille sans arrêt, moi c'est presque pareil mais je souffre en silence pour ne pas le démoraliser, après tout c'est lui qui conduit et je dois le garder motivé ! Pour ça j'essaie de l'encourager avec des gestes gentils au départ des spéciales, et ça marche, dès lors que l'horloge du décompte des secondes, 5...4...3..2..1..... GOOOOO on oublie toutes nos douleurs et on donne tout pour arriver en haut au mieux qu'on peut. Dans les épingles à droite très spectaculaires je me jette hors du panier et vois l'herbe de près, je m'amuse beaucoup, les virages s'enchaînent très rapidement et je me dois d'être très vive, avec l'expérience accumulée lors de la saison j'ai compris comment passer plus vite d'un coté à l'autre.
Au départ des spéciales tous les sides et motos sont dans le sens de la route, et le notre est le seul à l'envers des autres (en effet on a pris l'habitude de devoir pousser donc on doit prévoir de la place pour pouvoir pousser en descente, hihi )
Justement pour nous aider à démarrer sans pousser Philippe l'équipier de Michel Cheylan sur l'hyperside Ducati, nous fait une danse de marabout avec des herbes magiques trouvées au départ de l'ES2. Ca fonctionne, le side démarre, même si on perd les herbes en route
.
Pendant ce temps justement Michel prend le meilleur départ de course de sa carrière, 3..2...1.... position d'attaque et Vrouuuuuum vroummmmm à fond devant tous les spectateurs, zut il est au point mort et le side n'a pas bougé d'un poil dommage ! Hihi
A chaque pause assistance Bruno doit se badigeonner de baume magique Tamalou pour effacer ses douleurs, et prendre des vitamines pour tenir le coup.
Le roadbook est rigolo, on doit prendre direction Scoubidou (en fait c'est Coubisou, un village romantique où l'on se fait des bisous dans le cou), traverser le village de Gniagnia, puis Espadon, (bon ça doit être parce que je commence à avoir besoin de lunettes que je déforme tous les noms, ou alors c'est à cause des vibrations du Benelli).
Sur la route on repère une jolie maison en rénovation que Bruno projette d'acheter pour ses vieux jours
En liaison on croise un serpent, puis on arrive sur un troupeau de vaches qui prend toute la largeur de la route, obligés d'attendre derrière puis on arrive à les doubler par la droite, Bruno manque de se prendre un coup de sabot d'une vache mécontente car il n'a pas mis son clignotant.
Les pointages aux CH se font sans trop d'avance, il ne faut vraiment pas traîner en route pour pointer à l'heure !
Au départ de la dernière spéciale on se rend compte que les attaches du coffre du side sont cassées et nous n'avons ni le temps, ni de quoi le fixer, donc on part en priant pour ne pas le perdre en route, finalement tout finit bien et on passe la ligne d'arrivée tout entiers.
Nous ne finissons que 4ème de ce rallye, devant ils ont vraiment du attaquer fort !
A la remise des prix le samedi soir nous montons sur le podium car nous sommes 1ers au championnat, et à notre grande surprise Bruno monte également sur un autre podium : il est 3ème vétéran !
Le lendemain je prends la route pour rentrer, et me voilà dans un rallye voiture cette fois d'un autre genre : je me retrouve en plein dans une.... tornade ! Et je dois rouler en slalomant entre les arbres et poteaux électriques qui tombent sur la route qui s'est transformée en fleuve avec des rapides dommage je ne suis pas en canoé
Il n'est pas prévu pour nous de refaire le championnat de France en 2015 car nous avons pour le moment d'autres projets encore plus grands
à suivre