Voilà la suite de cette pièce en 7 scènes qu'est ma première saison de vitesse ...Un week-end pour le moins étrange.
Dans l'épisode précédent, je vous racontait comment j’avais queuté ma première course en me luxant la clavicule lors des essais à Alès.
Me voici reparti sur les routes de France au volant de ma surpuissante Ford Ka de location en direction du Ledenon. J'arrive à 23h30 dans le paddock déjà bien endormi et monte ma tente.
Vendredi matin :
Le réveil est dur, j’engloutis le désormais célèbre et incontournable café / quatre-quart dans le auvent du team. Je jette un œil à la grille horaire, première session à 10h30 ... ça me laisse le temps de me réveiller ... surtout, ça me laisse le temps de ruminer la peur qui me prends au ventre à chaque fois que je me remémore le gadin que j'ai pris à Alès et les collègues qui n'ont eut de cesse de me répéter que le Ledenon, c'est 4 couilles sur 4 sur l'échelle de couillus ... J'ai failli rendre mon quarte-quart...
Je vous passe les quolibets de mes compagnons d'armes du challenge qui malgré tout s'étonnent de me voir sur pieds pour la deuxième manche... J'ai raté mon heure de gloire la fois précédente (j'aurai pu faire top 10 voir dans les 5 si je n'avait pas embrassé le tarmac) alors là, je ne compte pas me laisser faire ^^.
Première session d'essais libres : Nommée « Captain America »
Je m'élance pour mes 20 minutes d'essai, premier tour de chauffe digne des courses de lenteur des concentres de bikers ... looool ; Deuxième tour ... j'ai toujours la peur au ventre et n'arrive à rien, je tente d’accélérer le rythme mais malgré mon rythme escarg(r)otesque, je sent la moto qui s'étouffe dès que j'essaye d'ouvrir les gaz... je rentre aux stands, session avortée.
Seconde session d'essais libres : Nommée « Silver Surfer »
Me revoici en piste pour le tour de chauffe, les mécanos du Team on changé le filtre à essence qui avait avalé de la fibre de réservoir. J’entame le triple gauche à rythme gériatrique, puis je prends les frein dans la descente du « pont », les relâche et amorce mon virage ... HUILE !! c'est la tuile !!! Boumbadaboum, me voilà retombé sur l'épaule droite ...
Plus de peur (encore une couche, je n'avait pas besoin de ça) que de mal.
Troisième et dernière session d'essais libres : Nommée « Thor » ; Elle est faite pour moi !!!
Cette fois ci, j'arrive à faire la session complète, sans tomber et avec une moto qui marche ... Mais le pilote ne vas pas ... Peur, j'arrive pas à m'imprimer le tracé, à me concentrer.
Samedi matin, jour de Qualifs :
Je me réveille avec une sale douleur à l'épaule.
Je part à la Q1 le matin, le trouillomêtre à 0 ... j’enchaîne les premiers tours plus que prudement, la moto se remet à déconner... 2'01'' je suis troisième des qualifs ... en partant de la fin ... d'une liste de 47 engagés ...^^
Q2 : Les mécanos ont vidé, nettoyé, soufflé, secoué et plein de trucs qui finissent en é le réservoir. Il me changent encore le filtre déjà colmaté pour un filtre de bagnole gros comme le poing.
Je m'élance, toujours mon gilet fluo sur le dos, et sent que la moto marche enfin. Pour ma part, toujours cette impression de me traîner.
La feuille de temps tombe ... moi aussi ... je n'arrive pas à y croire ... Je suis crédité du 7ème temps des qualifs en 1'39'' !!! Les gars me regardent de travers comme si j’étais un martien ... Paye ton INTOX le gars aux gilet fluo de newbee !!! Il doit y avoir une erreur , je ne me souviens pas avoir été touché par la grâce!! Et en fait ... oui, erreur de transcription, je ne suis pas en 1'39'' mais en 1'49'' ce qui me place, 21 en sixième ligne de la finale B dont les 15 premiers seront qualifiés avec les 16 déjà inscrits à la finale A suite aux qualifs.
Le dimanche de la peur .... La finale B
Mon estomac est noué, je n'arrive pas à me détendre ...
mon premier départ en paquet ...
sur la pré-grille, mon team manager est obligé de tenir la moto car mes jambes ne me tiennent plus ...
je souffle comme un bœuf dans mon casque.
Tour de chauffe ...
puis tour de formation ...
« Dis chef, ça te dérange si y'à des traces de merde sur la selle quand je reviens ? » ...
feu rouge ...
je ne pense plus à rien ...
feu vert, je part avec un léger retard mais le moteur de la HPM me permet de gagner deux ou trois places à l'entrée du triple.
Dans le second tour, je sort du fer à cheval, amorce un mouvement du pied gauche pour rentrer le rapport au dessus et rate le sélecteur ... puis une deuxième fois, puis une troisième ... je jette un œil et voit le maudit sélecteur pendouiller lâchement ... DAMNED !!! Arrivé à la cuvette, je me dis que je doit sortir ... mais la peur qui m'a suivi tout le week-end as disparue, je décide de refaire encore un tour histoire de ... j'ai finalement fait toute la course sur le troisième rapport ... au rupteur dans la ligne droite, au rupteur dans le triple, au rupteur dans la descente de la cuvette ... quand trois gars me passaient dans la ligne droite des stands ou le triple, j'en remontais 4 dans le sinueux en faisant exter dans le gauche qui tue ou le fer à cheval.
Je passe enfin le drapeau à damiers exténué.... j'aurai tout donné.
En attendant les classements, les gars viennent me voir avec une mine réjouie en me demandant « ben alors Seb ? Tu avait peur d'aller trop vite dans le triple pour traîner comme sans dans la ligne droite ? ». Il auraient dû voir leur tête quand je leur ai expliqué ma déconvenue ... Je jubile !!!
Le classement est tombé parti 21, je finis 15ème avec une seule vitesse !!! (ah bon ? Le challenge des monos, c'est pas mono-rapport?) donc qualifié de justesse pour la finale A.
Le dimanche du bonheur ... La finale A
Me voilà 31ème sur la 11ème ligne ...
Je me sent bien
la peur a disparue mais mon épaule est douloureuse sur les freinages
Feu vert : Je prends un bon départ et plonge à l’intérieur du triple gauche en gagnant quelques places.
Les tours s’enchaînent, je prends un plaisir monstre même si je n'arrive pas à freiner fort.
Je passe encore quelques gars ...
Dans le fer à cheval, je sent mon coude lécher le vibreur .... c'est bon ça !!!
J'arrive à raccrocher Michel Lamblin sur sa Bimota qui souffle fort (75 chevaux dans un mono BMW), on arrive à la cuvette au cul de mon compagnon d'écurie Bruno Serpol, puis la remontée... Michel passe à l'inter de Bruno, moi à l'exter avec un déhanché à la Stoner ^^.
On m'annonce le dernier tour...
je doit passer Michel coûte que coûte !!
je reprends les quelques mêtres qu'il avait acquis au bénéfice de la puissance ...
Maudit freinage du pont, il s'échappe !!!
Je recolle dans le gauche qui tue
Maudit freinage du Camion !!!
Je refait mon retard dans le fer à cheval
Le double dans la décente
Maudit Freinage de la cuvette !!
On est tout les deux de front dans la cuvette
Je prends le meilleur en sortie
Encore quelque mètres et j'arrive à la ligne...
Broaaaaaaa ... MAUDITE BIMOTA !!!!
Parti 31 ... je finis 22ième à la régulière ...
Dis chef, c'est quand qu'on recommence ?