Au détour d'un passage à Saxe, je m'aperçois qu'un vieux copain de collège est devenu commercial dans la boutique Yamaha. Je prends des news, blablabla..., lui demande si les affaires sont bonnes, blablabla..., et regarde ce qu'il peut bien avoir en stock.
L'historique de la boutique fait qu'il y a une grande majorité des 2 roues qu'il vend qui sont principalement des scooters, du petit 50cm3 au Tmax. L'envie du patron, Régis, est quand-même de changer la tendance pour qu'il y ait plus de motos présentes.
Malheureusement pour moi, chez Yam, rien de bien transcendant du côté des gros cubes, il y a trop de cylindres...
Hormis 4 modèles exposés : la TDM, la Super Ténéré, la XTX et la MT-03.
Et c'est cette dernière qu'Alex me propose d'essayer.
Petites modalités à régler pour le test d'1h30 que m'accorde Alex et me voici vite au guidon de cet hybride... Un peu sceptique au départ, mes aprioris vont vite changer.
Esthétiquement, cette mob est particulière et intrigue forcément. Le phare est très raccourci par rapport aux standards des roadsters.
L'amortisseur arrière apparaît sur le côté droit du moteur... Etrange.
Et les 2 pots, esthétiquement bien intégrés à la poupe, quelque peu ramassée, de la Yam font indéniablement penser à l'air de parenté avec sa grande sœur, la MT-01 (qui cube 1700 cm3 !).
Pour rappel, la "petite" MT-03 cube
660 cm3 de 45ch, est un
monocylindre refroidi par eau et partage le moteur avec sa sœur plus trail/cross, la XTX, déjà bien réputé pour être increuvable.
Allez, on monte à
bord : pour cela, mon mètre 95 raccourci de plus de 25 cm m’oblige à lever la jambe assez haut, mais sans excès.
L’assise est celle d’un roadster, avec un réservoir qui élargi les épaules de la mini-MT.
Derrière, une place dédiée à un éventuel passager est disponible sur un strapontin… Sérieusement, ça serait dommage d’y caser quelqu’un pour de nombreuses raisons, même si la place ne semble pas trop mauvaise.
Je m’avance pour attraper le guidon, ou plutôt, le bras de levier. Les bras sont pas mal écartés et me font penser à quelques Mostro que j’ai pu essayés, sans trop basculer sur l’avant.
Au final, la position est plutôt naturelle et permet déjà d’imaginer une certaine aisance à balancer le guidon de gauche à droite… Et de droite à gauche… Puis de gauche à droite… Puis… J’y reviendrai plus tard.
Le tableau de bord est plutôt pauvre et je vous avouerai que je ne m’y suis pas du tout attardé. Je n’ai eu le temps que de remarquer que le modèle que j’essayais affiachait à peine 2000 Kms !
Contact !Les 2 pots logés sous la selle pétaradent. Rhôôôôôôôôôô ! C’est rigolo tout ça, on dirait un bébé bicylindre… Mais qu’est-ce que ça brâille ! Inutile de changer les pots par des adaptables, on va m’entendre passer, c’est sûr !
C’est parti, premiers mètres avec la Yam. Le monocylindre permet d’obtenir une très fine machine, si bien que j’ai failli croire que mes talons allaient se rejoindre sous la moto. Le dos est droit et le guidon passe au-dessus des rétroviseurs de la majeure partie des voitures.
L’allonge… euh… Ben non, ça n’existe pas, surtout sur la 1è vitesse où on se retrouve vite à rupter si on ne prête pas attention. On s’y fait vite et le rapport poids/couple à bas régime permet de démarrer avec de très vives accélérations à chaque feu tricolore… Quand on ne câle pas, les premiers temps…
Sachant qu’elle n’est pas destinée aux voies rapides, 1h30 ne m’aurait pas suffi à sortir de Lyon pour profiter de virolos. Direction : Fourvière et ses petites ruelles, en montant par Choulans et les petits lacets pour descendre sur Vaise.
La machine est super légère, joueuse, nerveuse, et je trouve facilement les commandes sous les mains et les rétros renvoient plutôt bien les images.
Premiers virages… Les suspensions sont harmonieuses, la moto est bien rivée au sol est absorbe bien les aspérités de la route, mais ça ne se conduit finalement pas tout à fait comme un véritable roadster et c’est là que le côté hybride fait son apparition.
Je me rappelle des cours de conduite à l’école où on nous apprenait le contre-braquage… Puis avoir vu ces marteaux de supermotards coucher leurs bécanes… C’est le moment d’essayer d’appliquer.
Le grand guidon facilite la tâche et au fil des minutes, on se surprend à vite augmenter le ton et vouloir sortir le pied, façon supermot style.
Puis, viens la folie ! Les virages s’enchaînent ! Je commence à sortir le pied et me plais à vouloir brusquer la bête qui répond à la moindre sollicitation de la poignée droite et stoppe mes élans par un freinage formé de doubles disques à l’avant de très bonne facture.
Cochonou staaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaayle !Le gabarit de la MT permet de rattraper beaucoup d’erreur et sa monte pneumatique autorise l’initiation à la conduite façon supermot, avec 2-3 petites glisses pour ma part, et un délestage du train avant non voulu.
Inutile d’avoir de la puissance et de rouler à des vitesses inavouables pour trouver très vite le fun sur ce brêlon.
Et il est certain que cette moto, bien emmenée, peut être une véritable arme dans les enchaînements d’épingles et virages très serrés, pouvant donner du fil à retordre à beaucoup d’autres 2 roues dans ces conditions.
Le retour à la concession se fait toujours sur un rythme nerveux, honte à moi….
Mais lorsque j’enlève le casque, j’ai la banane qui fait le tour de ma tête !!!
Hélas, je la perds vite en constatant le prix. Plus de
8000 €, soit dans les prix des roadsters bien plus puissants.
Mais la
philosophie est totalement différente : exit le côté pratique, exit le côté lisse, la puissance et tout ce qui fait le commun des motos qu’on croise. L’accent a été mis sur la nervosité, l’agilité extrême et le fun de ce gros mono.
A tester, plus éloigné de Lyon.
Pour ma part, j’aurais tout de même du mal à sortir autant de sous pour un mono. Et pourtant, j’ai adoré m’amuser avec ce gros jouet.
Une dernière pour la route :
Cochonou staaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaayle !