Comment, lors d'un mariage, être le dernier à rouler sous la table tout en se faisant respecter de tous les poivrots présents ? Tout d'abord, avant le vin d'honneur, faire le tour du bâtiment pour faire un petit repérage, l'air de rien. L'idée c'est de trouver un lieu isolé, pas trop éloigné de la salle, qui sera accessible sans pour autant être un lieu de passage. Evitez donc le coin des fumeurs, les toilettes, les poubelles, le parking, et les zones bucoliques ou trop arborées ou buissonneuses.
Une fois ce petit repérage effectué, vous pouvez sereinement rejoindre les autres convives pour trinquer à la santé des jeunes mariés. (La petite astuce : ne tapez pas trop dans les bouteilles de vin d'honneur. Pour ce rite obligatoire, les mariés ont souvent tendance à privilégier la quantité plutôt que la qualité. En effet, ceux qui sont conviés au vin d'honneur sont souvent des collègues de boulot, de la famille très éloignée, des amis d'amis ou de parents, de vagues connaissances ou des ex... Ceci explique donc cela...).
Le vin d'honneur s'achève, les pique-assiettes finissent leur rosé et leurs mini-pizzas... Ça va commencer à être plus intéressant.
C'est l'heure du repas. Les bonnes bouteilles se mettent à circuler. Après avoir déniché la bonne pomme ou l'abstinent qui acceptera de vous ramener chez vous au petit matin (très important), vous pouvez commencer à lever le coude. Très vite, l'euphorie générale aidant, vous ressentez les premiers symptômes de l'ivresse précoce... Il est temps d'aller prendre l'air.
Retournez sur le lieu que vous aviez repéré en prenant soin d'éviter le parking (où il y a toujours quelqu'un qui a oublié un truc dans sa caisse), le coin fumeurs (plein à craquer), les toilettes (où se soulagent déjà les novices en biture... mais pour eux, c'est cuit, ils sont déjà grillés par les invités de la noce), les bosquets en tous genres (où se palpent déjà le témoin du marié et la belle-mère de la cousine de la mariée) ainsi que les poubelles (où passent parfois les employés du traiteur).
Une fois sur le lieu idéal, vous pouvez, à l'aide de deux doigts placés au fond de la gorge, vous laissez aller à votre première régurgitation de la nuit. L'éclairage tamisé est très important car il vous permet de voir où tombe votre échantillon stomacal sans pour autant être surpris par un badaud ou un gars qui utilise la même technique que vous.
Astuce n°1 : privilégiez un pot de fleur ou une zone peu accessible afin qu'un éventuel badaud ne souille pas ses pompes.
Astuce n°2 : Trouvez de quoi vous tenir afin de bien vous pencher (ce qui évite les résidus nauséabonds et disgracieux sur votre costume neuf ou votre smoking de location ainsi que sur vos chaussures vernies) : une branche, une rampe ou un parapet sont des appuis idéaux. Ils évitent aussi, en fin de nuit, de piquer du nez dans la somme de vos multiples vidanges.
Astuce N°3 : Si vous êtes fumeur, n'oubliez pas de retirer votre clope de la bouche avant la pose de gerbe.
Et voilà, ni vu ni connu. Le lendemain, vous pouvez être certain d'avoir gagné une aura de respectabilité auprès de tous les pochtrons présents lors de la noce (ceux qui ne sont pas victimes du trou noir post-biture en tous cas) et d'être désormais étiqueté comme "un gars qui encaisse".
Prochainement nous étudierons les différentes façons de "pécho" lors d'un enterrement.
Bonne soirée.
PS : Ceci est un post humoristique à prendre au second degré.
Je rappelle que l'abus d'alcool est dangeureux pour la santé.