- Charly Gaul, Charly Gaul... Bon, c't un bon coureur, d'accord, bon, ... Pis, dis donc, eh ! Si tu veux parler d'la route, alors j'peux t'prendre là-dessus, parce que j'en connais un p'tit bout !... Et pis j'peux t'dire qu'y'en a eu d'autres, des coursiers, avant M'sieur Charly Gaul ! Et pis des drôles de coursiers !
- Pas des fantaisistes !
- Ah, oui ! Je veux ! T'as jamais entendu parler d'Monsieur Christophe, le Vieux Gaulois ! De M'sieur Alavoine ! De M'sieur Thyss ! Sieur ! Lambeau ! De M'sieur Notia !... Et je n'parle pas d'Henri !...
- Henri qui ?
- Oh... Merde, mec !... Henri qui, qu'y demande, le lavedu !... Mais Henri Pelissier, Monsieur ! Pis à c't'époque-là, y avait pas d'dérailleur !... On retournait sa roue pour le grimper, votre Isoar ! Seulement ça, c'est d'l'histoire... Ça s'apprend pas en vacances au bord des routes !...
- J't'en fiche ! J'voudrais bien l'voir dans l'Isoar, moi, tiens !
- Oh, quel con, c'mec-là ! Prends-le un peu, tiens, y m'essouffle !
- Écoute, mon vieux... On causerait politique -que tu t'paumes dans les étiquettes- on admettrait... Mais le sport, c'est un truc propre. C'est pourquoi quand tu compares les sprinters et les grimpeurs, les pistards et les routiers, ben tu mélanges un peu les pédales...
- Tiens, c'est comme si t'additionnais les oiseaux avec les lévriers... Faut pas avoir été beaucoup à l'école, non ? Tiens, dis donc, Gildas, donne nous donc l'der, là !
- Non ! C'est ma tournée !... D'accord ?
- C'qu'on t'a dit, c'est pour toi. C'est pour qu'à l'avenir, si t'as à causer d'bicyclette, ben, tu débloques moins !