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http://www.leprogres.fr/faits-divers/2013/09/18/piratages-de-comptes-bancaires-plus-de-trente-plaintes-en-six-joursLyon 8e. Depuis le 11 septembre, les victimes affluent au commissariat après avoir constaté des retraits effectués depuis l’étranger sur leurs comptes bancaires.
Ils habitent ou travaillent dans le 8e arrondissement de Lyon, y ont utilisé leur carte bancaire pour retirer de l’argent et ont eu la mauvaise surprise de découvrir des débits frauduleux sur leur compte bancaire.
Depuis le 11 septembre, les plaintes se multiplient au commissariat du 8e où l’on en recensait déjà une trentaine ce mardi.
« J’ai consulté mon relevé dimanche, et j’ai constaté six retraits effectués entre le 12 et le 14, à Oujda au Maroc », témoigne ce septuagénaire. Le préjudice se montait alors à 1 200 €, il a aussitôt fait opposition, mais deux nouvelles ponctions ont été faites depuis. La semaine dernière, une femme d’une quarantaine d’années, a connu la même déconvenue. Quand elle a voulu retirer de l’argent, son compte était vide, à cause de deux débits d’un millier d’euros chacun effectués depuis l’étranger.
Pour les victimes recensées depuis une semaine, les transactions frauduleuses ont été effectuées en Malaisie, en Inde, aux États-Unis et au Maroc. Mais comment les escrocs ont-ils obtenu leurs données bancaires ? Aucune victime n’a perdu sa carte, et la plupart n’ont fait aucune transaction en ligne.
Selon toute vraisemblance, le piratage est intervenu lors d’une opération dans un distributeur automatique, mais il faut attendre les conclusions de l’enquête pour transformer cette probabilité en certitude.
« Les jours précédant les premières opérations frauduleuses, j’ai retiré de l’argent dans trois banques de l’avenue des Frères-Lumière », affirme le septuagénaire. Si le quartier de Monplaisir semble particulièrement ciblé, le ou les distributeurs susceptibles d’avoir été piégés n’ont pas encore été identifiés.
Les spécialistes de ce type de délinquance utilisent des boîtiers appelés « skimmers » collés sur la « bouche » du distributeur, qui enregistrent les données de la piste magnétique. Elles sont copiées sur des cartes vierges, que les escrocs peuvent utiliser dans les pays où les paiements par carte ne sollicitent que la bande magnétique. Certains pirates ont une méthode encore plus sophistiquée, en utilisant une caméra qui filme le titulaire quand il compose son code ou, mieux encore, ils placent un faux clavier qui enregistre ce code. Comment s’en prémunir ? Les dispositifs sont difficiles à déceler et c’est l’une des raisons pour lesquelles le code monétaire et financier prévoit que si une carte a été contrefaite ou que son numéro a été utilisé frauduleusement, la banque doit recréditer les sommes litigieuses.
Au début de l’été, des skimmers ont été découverts sur des distributeurs du Bachut et de Mermoz à Lyon (8e ), mais aucun dispositif similaire n’a été signalé récemment. Mais l’enquête n’en est qu’à ses débuts.