Les carabiniers italiens ont découvert, lundi 17 juillet dans les Pouilles, une région du sud de l'Italie, des "camps de travail forcé", dont ils ont libéré 113 ressortissants polonais qui y étaient détenus dans des conditions proches de l'esclavage.
D'après l'enquête, qui a été menée conjointement par les polices polonaise et italienne dans le cadre d'un mandat d'arrêt européen, ces clandestins travaillaient dans les champs dix à quinze heures par jour pour un salaire de 2 euros. Ils étaient surveillés par des chiens et des gardiens armés, qui se qualifiaient eux-mêmes de "kapos".
Vingt-quatre personnes ont été arrêtées, dont des Polonais, des Ukrainiens, un Algérien et quelques Italiens, parmi lesquels un exploitant agricole de la région de Foggia. Tous ont été mis en examen pour "trafic d'êtres humains et réduction en esclavage".
La filière fonctionnait depuis deux ans, et un millier de chà´meurs polonais auraient été piégés par des annonces qui promettaient un salaire de 200 euros et un logement en échange de travaux agricoles. Acheminés dans la Péninsule via la Hongrie ou la République tchèque, les clandestins étaient enfermés dès leur arrivée.
CHÂTIMENTS CORPORELS
Nourris de pain et d'eau, ces travailleurs forcés dormaient sur des matelas à même le sol dans des baraques sans chauffage. Lorsqu'ils tombaient malades ou se risquaient à protester, ils recevaient des amendes (20 euros) et des coups.
Les chà¢timents corporels étaient féroces pour les tentatives d'évasion. Plusieurs cas de viol et de suicide ont été révélés. Les enquêteurs n'excluent pas non plus l'hypothèse d'homicides et de morts par épuisement.