vu dans le progrès.net de ce jour
Pointée du doigt depuis plusieurs mois pour sa gestion, notamment, des titres de séjours étrangers la préfecture se dote de nouveaux locaux qui devraient arranger les choses
Pour toute demande relative au permis de conduire, aux cartes de grises ou aux titres de séjours étrangers, il y a désormais une nouvelle adresse. Les services de la préfecture du Rhône ont déménagé et ouvrent aujourd’hui les portes de leurs nouveaux locaux, au 97 rue Molière, dans le troisième arrondissement, juste en face de la préfecture elle-même. Fini l’austérité oppressante de la salle d’attente exiguë du quai Général-Sarrail ! Le nouveau bâtiment administratif est fonctionnel, moderne et coloré.
« Avec ce déménagement nous voulons offrir de meilleures conditions d’accueil pour les 1 500 usagers qui viennent chaque jour, mais aussi de meilleures dispositions pour le travail de nos agents », explique Michèle Denis, la directrice de la Direction de l’immigration de l’intégration et de la citoyenneté (DCII) pour la préfecture du Rhône. Un enjeu capital en vue de ce qu’il se passait, 500 m plus loin, dans les anciens locaux, quai du Général-Sarrail. Chaque jour, plusieurs dizaines d’étrangers venaient faire la queue bien avant les aurores pour leurs demandes de titres de séjours, et ce, qu’il vente ou qu’il pleuve. Au moment de l’ouverture, à 9 heures, seule une petite partie avait la chance d’entrer. Et à l’intérieur, gare aux erreurs : en cas de dossier incomplet, il fallait revenir un autre jour, et recommencer cette interminable attente.
« Grâce au concours de la mairie, l’extérieur du bâtiment a pu être aménagé pour que l’attente soit moins pénible », précise Josiane Chevalier, secrétaire générale de la Préfecture. Pour ce faire, deux files d’attente bien distinctes l’une de l’autre sont mises en place en fonction du type de la demande du client. En théorie, ceci devrait permettre une meilleure gestion des flux, pour les demandes plus classiques comme pour les cartes grises ou les permis de conduire par exemple.
Dedans, la surface d’accueil totale a doublé. Une dizaine de guichets ont été ajoutés, il y en a soixante en tout, et 180 sièges ont été disposés, ce qui est plus du double de ce qu’il y avait avant. Enfin, de nouveaux agents viennent d’être recrutés pour venir grossir les rangs. Mais cette augmentation des moyens matériels et humains va-t-elle permettre de régler le problème ? Du côté de Michèle Denis, directrice de la DCII, on reste mesuré : « On ne pourra pas tout faire disparaître d’un coup de baguette magique malheureusement. Mais nous avons mis en place une nouvelle organisation des horaires en fonction des demandes qui devrait permettre de mieux gérer les flux des visiteurs ». Par exemple, pour le dépôt des demandes de séjour, l’accueil se fera dorénavant à 8 h 30 et non plus à 9 heures. Pour venir retirer sa carte de séjour, cela se passera en revanche uniquement l’après-midi, à partir de 13 heures.
Pas question, en revanche, d’assouplir la gestion des dossiers : s’il est incomplet, il faudra de nouveau repasser, même si le document manquant est dans la voiture garée juste en face. Un fait que justifie Michèle Denis : « Un dossier incomplet, c’est une perte de temps pour tout le monde, y compris les gens qui attendent derrière. » D’où le besoin de développer aussi l’accès à l’information. « Nous avons créé un nouveau guichet de renseignements spécialement consacré pour les demandes liées aux titres de séjour. De par le passé, on s’est rendu compte qu’avec une meilleure transmission de l’information, le taux de dossiers complet augmentait. »
Pour les agents, qui découvrent leurs nouveaux bureaux depuis lundi, l’enthousiasme est grand. « On passe d’un vieux bâtiment délabré à quelque chose de moderne, il n’y a pas photo », remarque Pierre*. Caprice*, elle, apprécie le fait « qu’on ne doive plus marcher au milieu des gens qui attendent pour pouvoir rejoindre son poste de travail. » Quant à la future gestion des demandes : « Elle ne pourra être que meilleure », souligne David*, qui doute toutefois que débuter le travail une demi-heure plus tôt change considérablement les choses. « L’installation d’un guichet juste pour les renseignements, ça s’est une très bonne chose », conclut-il.
Plus d’espace, plus d’agents, des meilleures conditions de travail et une nouvelle organisation des demandes, tout a été fait pour que l’attente, si pénible en préfecture, soit aussi la plus utile. A voir ce qu’il en sera avec l’usage.
*Les prénoms ont été changés dans un souci de confidentialité
Jérémy Maccaud
