Salut,
Hier, nous nous sommes attaqués, avec Loys (Ledreux), au contrôle du jeu aux soupapes de mon R6 de 2000, 52000 km (détails importants pour parler de la fiablilité de moteurs Yam).
Je vais essayer de raconter tout ça, mettre des photos, certainement faire des erreurs et des imprécisions (donc allez y molo les mécanos de métier...). J'ai appris plein de trucs, que je connaissais finalement qu'en théorie donc c'est cool.
Etape n°1 : Démontage de la moto/Accès aux cames.
On dépose le réservoir.
La boite à air
Après avoir viré quelques caches en plastique on accède au cache-culbus (ici avec les anti-parasites encore branchés).
On débranche les anti-parasites et on les sort (dans les trous se trouvent les bougies)
Voila, nous sommes à l'étape de la dépose du cache-culbus. Alors les sportives c'est bien, mais c'est compact donc rien n'est facile à démonter (passer les outils et sortir les pièces). Ici pour sortir le cache-culbus, nous avons du déposer le ventilo et débrancher certaines durites de refroidissement... Le risque le plus important étant d'esquinter le radiateur.
Vends pièces R6, pas chères... Tout doit disparaitre !
Schéma (très sommaire) de l'organisation d'un moteur 4 cylindres en ligne, 4 soupapes par cylindres
Je sais, les soupapes d'échappement et d'admission ne sont pas de la même taille mais bon...
La distribution se compose de deux engrenages que la chaine de distribution fait tourner et qui font à leur tour tourner les arbres à cames (1 pour l'échappement, 1 pour l'admission ), arbres à cames sur lesquels se trouvent les "excroissances", les cames, qui viennent pousser sur les poussoirs qui eux, appuient sur la queue de la soupapes et permettent leurs ouvertures.
(ce n'est pas un moteur de moto)
Vue cylindre 1 et 2.
Le moteur à explosion 4 temps possèdent comme son nom l'indique 4 étapes :
-L'admission : les soupapes d'admission s'ouvrent les laissent rentrer le mélange air/essence, le piston descend en même temps vers le bas du cylindre.
-La compression : le piston remonte pour comprimer le mélange gazeux (toutes les soupapes étant fermées)
-L'explosion : une étincelle apportée par la bougies enflamme le mélange. La détente du gaz pousse le piston vers le bas du cylindre.
-Enfin l'échappement, le piston remonte, les soupapes d'échappement s'ouvrent et le piston pousse les gaz brulés vers la sortie.
La translation du piston se transforme via la bièle et le vilebrequin à un mouvement de rotation.
On note que le piston, pour un cycle complet, passe deux fois par la partie basse du cylindre. Un cycle complet est donc composé de 2 tours de vilebrequins (important pour le jeu aux soupapes).
L’ordre d’allumage sur ce genre de moteur étant cylindres 1-2-4-3.
Etape n°2 : Contrôle du jeu aux soupapes.
Une « trappe » nous permet avoir accès au volant moteur qui est relié au vilebrequin. Le but du jeu étant de faire tourner le vilebrequin afin de l’amener dans la position du PMH (point mort haut). Il s’agit de la position du piston dans le cylindre juste avant l’explosion. Les soupapes sont alors fermées et les cames sont « en l’air » et n’appuient sur rien.
On met le cylindre n°1 en position PMH. Un repère nous permet de trouver cette postion.
Ici la came d’échappement est en bonne position mais pas celle d’admission (came vers le bas, elle appuie sur la soupape d’admission). Nous sommes allés trop loin. Quand nous sommes au PMH, les cames d’admission et d’échappement sont dans la même position que la came d’admission ci-dessus sauf qu’elles se tournent le dos.
Il faut donc revenir d’un demi tour sur le volant moteur (sens inverse des aiguilles d’une montre) et retourner dans l’autre sens jusqu’à la bonne position.
Une fois le PMH trouvé, le contrôle du jeu aux soupapes consistent à mesurer l’espace entre la came et le poussoir (partie verte sur le schéma).
Pour cela on passe des lames en de plus en plus épaisses, les cales, jusqu’à ce qu’elles ne passent plus. Le constructeur donne un jeu mini et un jeu maxi, jeu qu’on retrouve à l’aide de ces cales. Le jeu est différent pour les soupapes d’échappement et les soupapes d’admission.
Mesure du jeu aux soupapes d’échappement.
Mesure du jeu aux soupapes d’admission.
Sur le R6, la tolérance pour les soupapes d’admission se trouvent entre 0.10 mm et 0.20mm, la tolérance pour les soupapes d’échappement se trouvant entre 0.20 mm et 0.30mm.
Si ce jeu est trop important il faudra changer la pastille entre le poussoir et la soupape (partie rouge sur le schéma) pour une pastille plus épaisse et s’il est trop faible, mettre une pastille plus fine.
Hier, nous avons trouvé des jeux dans les tolérances puisque nous avions 0.10<x<0.15 pour l’admission et 0.20<x<0.25 pour l’échappement. Ouf, le changement des pastilles est un boulot énorme puisque il nécessite la dépose des arbres à cames, des poussoirs et par conséquent de la chaine de distribution. Il faudra recaler le moteur au remontage pour retrouver le cycle de fonctionnement.
Le jeu aux soupapes se fait sur toutes les soupapes de tous les cylindres. Il est nécessaire de les mettre dans la position du PMH, les uns après les autres en suivant l’ordre d’allumage. Pour passer du cylindre n°1 au n°2, on fait donc tourner le volant moteur de 180°, de 360° pour le cylindre 4 par rapport au 1 et de 540° pour le cylindre 3 par rapport au 1. Enfin on fait tourner de 180° pour revenir au cylindre 1. On a une rotation totale de 720° ce qui correspond à 2 tours de moulin (on a vu plus haut que ça correspondait à un cycle complet).
Une fois le contrôle des 16 soupapes effectué, on peut procéder au remontage.
Pour conclure cet article sans prétention, j’espère ne pas avoir trop fait d’erreurs ou d’approximations, mais je l’ai compris comme ça. Malgré ses 52000 km, le moteur de mon r6 est en bon état, au moins à ce niveau, donc j’espère faire encore beaucoup de kilomètres dessus !
Je remercie Loys (Ledreux) pour sa patience, son savoir et ses outils. Je remercie aussi le mois de fevrier pour ses températures froides qui nous ont permis d’avoir la goutte au nez toute la journée !...